
Introduction
Que vous soyez en possession d’un vase chinois que vous souhaitez vendre ou que vous envisagiez d’en acheter un, connaître les bases de l’estimation d’un vase chinois peut vous être très utile. Dans cet article, nous couvrirons tout, de l’histoire de la céramique chinoise aux éléments à prendre en compte lors de l’estimation de la valeur d’un vase.
Histoire de la céramique chinoise
La céramique chinoise présente une histoire riche qui s’étend sur des millénaires, débutant avec les premières poteries datant d’environ 17 000-16 000 avant l’ère commune au Paléolithique. Elle a connu des avancées notables durant le Néolithique avec la culture Yangshao (4500-3000 AEC) et s’est développée sous les dynasties Shang et Zhou. À partir du viiie siècle, les céladons ont fait leur apparition, et la porcelaine a atteint son apogée sous les dynasties Yuan (1271–1368), Ming (1368–1644) et Qing (1644–1912), avec le développement des célèbres vases « bleu et blanc » et des porcelaines de la « famille rose » et de la « famille verte ». Des techniques spécifiques de cuisson, de glaçure et de composition chimique ont été utilisées tout au long de cette période, et la céramique chinoise a exercé une influence mondiale significative, en particulier en Corée, au Japon et en Europe.
Une évolution par époques et dynasties
L’art de la céramique a connu diverses évolutions en fonction des époques et des dynasties. Par exemple, la période pré-Yangshao (5500-4500 av. J.-C.) a vu l’arrivée de poteries rustiques aux motifs variés. La dynastie Shang, vers 1767-1122 av. J.-C., introduisit l’utilisation du kaolin, ce qui permis de créer des poteries blanches à haute température. Les dynasties plus tardives comme les Tang et les Ming ont vu l’apparition de porcelaines véritables et de céramiques « bleu et blanc », qui étaient très prisées.
Critères d’estimation d’un vase chinois
Pour estimer la valeur d’un vase chinois, plusieurs éléments clés influencent directement son prix sur le marché. Soyez toujours attentif aux nombreuses contrefaçons qui circulent. Voici les points essentiels à vérifier pour évaluer un vase authentique :
- Matériaux : La porcelaine, le bronze ou le jade influencent fortement la valeur du vase.
- Rareté : Une couleur particulière, une forme originale, une finesse exceptionnelle ou encore son époque de fabrication peuvent en faire une pièce rare.
- État de conservation : Le moindre défaut peut impacter sa valeur. Inspectez-le minutieusement
- Marques et signatures : Les marques et sceaux impériaux, signatures d’artistes ou d’ateliers peuvent considérablement augmenter son prix.
- Époque de fabrication : Certains vases sont plus prisés selon la dynastie dont ils proviennent.
- Provenance : Un historique de propriété bien documenté ajoute de la valeur.
- Qualité du décor : Peintures, gravures et ornements sophistiqués sont aussi des critères à ne pas négliger.
En tenant compte de ces éléments, on peut mieux estimer la valeur d’un vase.
Vases chinois et périodes emblématiques
Au fil des dynasties, la céramique chinoise a évolué grâce à des avancées techniques et stylistiques majeures, donnant naissance à des pièces d’exception.
Vases chinois et périodes réputés
Les différentes dynasties chinoises ont joué un rôle majeur dans l’évolution de la céramique, chacune apportant ses propres innovations techniques et stylistiques. Voici les dynasties fortement recherchées aujourd’hui.
Dynastie Tang (唐) (618-907) :
- La céramique Tang est souvent considérée comme l’âge d’or de la poterie chinoise.
- Des céramiques comme les xing, les sancai (trois couleurs) et les céladons étaient très populaires.
- Le commerce extérieur s’est intensifié, et des céramiques Tang ont été exportées vers diverses régions du monde, y compris le Moyen-Orient.
- Apparition des premières véritables porcelaines.
Céramiques Yuan (元) (1271-1368) :
- Introduction de motifs inspirés de la nature dans les céladons Yuan, yaozhou et longquan.
- Les pièces pouvaient atteindre des dimensions importantes, certains céladons longquan mesurant jusqu’à 70 cm de diamètre.
- Large exportation vers l’Inde et l’Empire ottoman.
- Utilisation du bleu de cobalt importé pour les porcelaines « bleu et blanc ».
Céramiques Ming (明) (1368-1644) :
- Développement des céramiques « blanc de Chine » à Yixing et des céramiques Fahua au Shanxi.
- Les porcelaines « bleu et blanc » étaient caractérisées par l’utilisation d’un mélange de cobalt chinois et importé, et étaient très prisées à l’export.
- Les pièces les plus exceptionnelles sont associées aux règnes des empereurs Yongle, Xuande, Chenghua et Zhengde.
Céramiques Qing (清) (1644-1911) :
- Période marquée par une grande diversité de styles et de techniques, allant des glaçures monochromes aux céramiques doucai, wucai, et falangcai.
- Exportation massive vers l’Europe, souvent en collaboration avec la Compagnie des Indes orientales.
- Adaptation des styles aux préférences européennes, y compris l’introduction d’inscriptions en alphabet latin.
Chaque période a enrichi la tradition céramique chinoise, dont la diversité et le raffinement continuent d’inspirer les artisans à travers le monde.
Lire un sceau de vase chinois
Les sceaux des vases chinois impériaux des dynasties Ming et Qing sont généralement composés de 3 parties avec un total de 6 caractères.
Par exemple, le sceau 大明宣德年制 (Dà Míng Xuāndé Nián Zhì) se compose du nom de la dynastie, du nom de l’empereur et de la mention « année de fabrication » :
- Partie 1: 大明 (Dà Míng) : La Grande Ming, qui fait référence à la dynastie Ming (1368-1644).
- Partie 2: 宣德 (Xuāndé) : Le nom de l’empereur Xuāndé. C’est le nom de l’ère du règne de cet empereur
- Partie 3: 年制 (Nián Zhì) : Signifie « fabriqué pendant l’année » ou « produit sous l’ère ». Cela indique que l’objet a été fabriqué pendant le règne de l’empereur Xuāndé.
Vous pouvez vous exercer à identifier le sceau de votre céramique grâce au tableau suivant, qui répertorie les principales marques utilisées selon les dynasties et les empereurs chinois :
Dynastie | Nom du Sceau (Marque) | Caractéristiques | Période |
---|---|---|---|
Ming (1368-1644) | 大明宣德年制 (Dàmíng Xuāndé nián zhì) | Marque impériale en bleu sous couverte, souvent sur porcelaine bleu et blanc | Xuande (1426-1435) |
大明成化年制 (Dàmíng Chénghuà nián zhì) | Marques en bleu sous couverte, souvent sur des porcelaines fines et délicates | Chenghua (1465-1487) | |
Qing (1644-1912) | 大清康熙年制 (Dàqīng Kāngxī nián zhì) | Marques en bleu sous couverte, parfois en rouge de fer, style soigné et symétrique | Kangxi (1662-1722) |
大清雍正年制 (Dàqīng Yōngzhèng nián zhì) | Marques en bleu sous couverte ou en rouge de fer, calligraphie raffinée | Yongzheng (1723-1735) | |
大清乾隆年制 (Dàqīng Qiánlóng nián zhì) | Marques en zhuanshu (écriture sigillaire), souvent en rouge sous glaçure | Qianlong (1736-1795) | |
République de Chine (1912-1949) | 中华民国 (Zhōnghuá Mínguó) | Marques souvent imprimées ou peintes, parfois en rouge | 1912-1949 |
Époque moderne | 中国景德镇 (Zhōngguó Jǐngdézhèn) | Marques de fabrication moderne, souvent estampillées | Après 1949 |
Voir la liste de toutes les dynasties chinoises pour plus d’information
Où faire estimer son vase ?
Aujourd’hui, face à la prolifération des contrefaçons sur le marché des vases chinois, il est vivement conseillé de faire appel à un professionnel avant toute transaction. Pour obtenir une évaluation fiable de la valeur de votre vase chinois, plusieurs options s’offrent à vous. Vous pouvez faire appel à des experts en art asiatique, à des commissaires-priseurs ou encore consulter des plateformes en ligne spécialisées dans l’art asiatique.
Comment vendre les vases chinois
Plusieurs canaux de vente s’offrent à vous selon la rareté et la valeur estimée du vase. Pour les pièces plus courantes, des plateformes en ligne peuvent suffire. Pour les pièces plus rares et plus chères, la vente aux enchères est souvent le meilleur choix.
Conclusion
Que vous cherchiez à acheter ou à vendre un vase chinois, une bonne connaissance de son histoire, des éléments qui influent sur sa valeur, ainsi que des options disponibles pour son estimation et sa vente vous seront indispensables. N’oubliez pas que ce marché est en constante évolution et qu’une expertise professionnelle est souvent requise pour établir la valeur réelle d’un vase.
Si vous aimez l’art chinois et souhaitez en apprendre plus sur ce sujet, deux musées parisiens offrent une riche collection d’arts chinois
- Musée Cernuschi : Situé au 7 avenue Vélasquez, dans le 8ᵉ arrondissement, il est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Musée Cernuschi
- Musée national des arts asiatiques – Guimet : Situé au 6 place d’Iéna, dans le 16ᵉ arrondissement, il est ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h. Musée Guimet