Peinture de commissaire priseur par Pierre Antoine Demachy

Le métier de commissaire-priseur, souvent méconnu du grand public, joue un rôle essentiel dans l’univers du marché de l’art et des antiquités. Les commissaires-priseurs sont les acteurs clés des ventes publiques aux enchères, où ils mettent en lumière les trésors artistiques et patrimoniaux.

Dans cet article, nous allons explorer en profondeur ce métier passionnant, en abordant sa définition, ses missions, les lieux où il est exercé, les compétences requises, son histoire, ainsi que les études nécessaires pour devenir commissaire-priseur.

Qu’est-ce qu’un commissaire-priseur ?

Le commissaire-priseur est un professionnel spécialisé dans la vente publique aux enchères d’objets d’art, de mobilier et d’antiquités. Sa principale mission est d’organiser ces ventes aux enchères et de garantir le bon déroulement de ces transactions.

Son rôle central consiste à estimer la valeur des objets mis en vente, à promouvoir les enchères, à superviser le déroulement de la vente, et à veiller au respect des règles et des lois qui encadrent cette pratique.

Les missions principales du commissaire-priseur

Le travail du commissaire-priseur implique plusieurs responsabilités cruciales :

  1. Inventorie et expertise des Biens : Le commissaire-priseur doit dresser un inventaire détaillé des objets à vendre et expertiser leur authenticité et leur valeur.
  2. Estimation des oeuvres : Il évalue chaque objet en fonction de critères artistiques, historiques et de marché pour déterminer un prix de départ pour les enchères.
  3. Organisation des ventes : Il organise les ventes aux enchères, prépare des catalogues attrayants et met en place la procédure des enchères.
  4. Faire monter les enchères : Il est responsable de dynamiser les enchères, de susciter l’intérêt des acheteurs et de maximiser les prix de vente.
  5. Intervient dans l’inventaire de succession

Quels sont ses domaines d’activité ?

Les commissaires-priseurs exercent leur métier dans différents contextes :

  1. Ventes judiciaires : Certains commissaires-priseurs judiciaires sont en charge des ventes résultant de saisies judiciaires. Ils agissent en tant qu’officiers ministériels. Pour les ventes judiciaires, les frais vendeur sont de 4,96% TTC et de 14,28% TTC pour l’acheteur
  2. Ventes volontaires : D’autres commissaires-priseurs travaillent au sein de sociétés commerciales agréées par le Conseil des Ventes pour les ventes volontaires d’objets de particuliers. Les frais des ventes volontaires sont libres mais se situent généralement entre 25% et 30% TTC pour l’acheteur et de 15% TTC pour le vendeur.
  3. Collaboration avec divers interlocuteurs : Ils collaborent avec des acteurs variés tels que les juges, les huissiers, les avocats, les acheteurs et les vendeurs pour mener à bien leurs missions.

Les compétences

Le métier de commissaire-priseur exige un ensemble spécifique de compétences :

  1. Culture artistique : Les commissaires-priseurs doivent posséder une excellente culture artistique et des connaissances approfondies en art pour évaluer correctement les objets.
  2. Formation juridique : Une formation en droit est essentielle pour comprendre la réglementation et le marché de l’art, en particulier dans les ventes judiciaires.
  3. Sens de la mise en valeur : Ils doivent avoir la capacité de mettre en valeur les objets pour obtenir les meilleurs prix.
  4. Suivre l’évolution du marché : Le marché de l’art est en constante évolution. Les commissaires-priseurs doivent rester informés des tendances et des évolutions pour être compétitifs.

L’histoire du métier

L’histoire du métier de commissaire-priseur remonte à l’Antiquité. La première vente aux enchères publique connue date de 146 av. J.-C. à l’époque romaine, où des trésors pillés ont été dispersés. L’empereur Auguste a instauré une taxe sur les ventes de mobilier et d’objets.

Cependant, c’est sous Henri II de France, en 1556, que la profession moderne de commissaire-priseur a été instituée, réglementée par l’obligation pour les fripiers d’acquérir une charge. En 1713, le terme « commissaire-priseur » est apparu pour la première fois. La Révolution a aboli la profession en 1790 et 1793, mais Napoléon Bonaparte l’a rétablie en 1801, avec 80 commissaires-priseurs à Paris. Une loi de 1841 a établi une distinction entre biens neufs et d’occasion, ainsi qu’entre ventes judiciaires et ventes volontaires.

Plus récemment, la réforme de 2000 a cherché à harmoniser la profession en Europe et à ouvrir le marché français à la concurrence internationale.

Les commissaires-priseurs en France

Actuellement, en France, le commissaire-priseur judiciaire est un officier ministériel nommé par arrêté du garde des Sceaux. Il intervient dans diverses ventes publiques aux enchères prescrites par la loi ou par décision de justice. Il existe 437 commissaires-priseurs judiciaires en France, regroupés au sein de la Chambre nationale des commissaires-priseurs judiciaires (CNCPJ).

Un commissaire-priseur judiciaire peut également agir en tant qu’opérateur de ventes volontaires, en charge des ventes aux enchères publiques de biens meubles. Ces ventes concernent une grande variété d’objets, tels que des objets d’art, des antiquités, des véhicules, de l’électroménager, etc. Les opérateurs de ventes volontaires sont rémunérés par des pourcentages prélevés sur les vendeurs et les acheteurs, ainsi que par des honoraires fixes.

Formation et compétences requises

Pour devenir commissaire-priseur en France, une formation spécifique est nécessaire. Les étudiants doivent passer un examen d’accès au stage de commissaire-priseur volontaire après avoir obtenu une double licence en droit et en histoire de l’art. La formation est constitué d’un stage de 24 mois dans une étude de commissaire priseur accompagné d’enseignements théoriques.

La profession exige une solide culture artistique, des compétences commerciales, et la capacité à estimer la valeur des objets. Les commissaires-priseurs doivent être en mesure de différencier les œuvres authentiques des contrefaçons.

Retrouvez toutes les informations sur la formation du métier de commissaire-priseur sur le site : https://www.conseildesventes.fr/fr

Secteur de l’art et évolutions du métier

Le secteur de l’art est concurrentiel et ouvert à la concurrence internationale depuis 2001. Les ventes sur Internet ont représenté un nouveau défi avec l’émergence d’opérateurs d’enchères électroniques. Le nombre de candidats à l’examen d’accès au stage est en augmentation, mais les postes restent rares. Les commissaires-priseurs expérimentés peuvent évoluer vers des postes plus élevés, tels que devenir un officier ministériel, travailler au ministère de la Justice ou devenir expert d’art.

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